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GDF Suez: le gaz part pour Albert Frère

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Il est des soutiens qui s’assimilent plus à la corde d’un pendu qu’à un véritable réconfort. Le communiqué que vient de publier le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), le holding du milliardaire belge Albert Frère et du non moins riche canadien Paul Desmarais, à propos de son retrait du capital de GDF Suez est, de ce point de vue, un exemple du genre.

GBL vient d’annoncer la cession de 65 millions d’actions GDF Suez, soit 2,7% du capital, en assurant continuer «de soutenir pleinement la stratégie menée». Avec des soutiens comme celui-ci, Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, a de quoi se sentir en pleine déréliction.

Bien sûr, on ne rompt pas les vieilles amitiés en claquant les portes. Celle entre M.Mestrallet et GBL remonte à 1996. Aussi, quand on se quitte, on y met un minimum les formes. D’autant que la décision d’Albert Frère et Paul Desmarais ne tient pas vraiment du coup de tête. On ne peut pas leur reprocher d’avoir été impatients avec l’ambitieux Meccano dans lequel s’est lancé M.Mestrallet, qui a transformé de façon inédite un groupe financier en industriel de l’énergie.

Mais les deux derniers «coups» du PDG, la fusion avec GDF et le rachat d’International Power ont fait «pschitt» sur le plan boursier. L’action, qui cotait plus de 40 euros en 2008, au moment de la fusion, n’en vaut plus que 16,5 aujourd’hui. La crise financière n’explique pas tout.

GBL a beau tenter de rassurer en précisant qu’il «demeure un actionnaire important avec la détention de 2,4% du capital», on n’y croit guère. Ce reliquat n’est qu’un sous-jacent à des obligations émises au début de l’année. A terme, la sortie totale de GDF Suez est écrite.

Mais le plus cruel, pour M.Mestrallet, c’est peut-être le futur, tel que le peint GBL. Que va faire le holding du fruit de ses cessions de GDF Suez, mais aussi d’Arkema ou encore de Pernod Ricard? On vous le donne en mille: l’idée serait d’investir dans un groupe européen coté, mais très présent dans les pays émergents. Cherchez l’erreur. Il se trouve que c’est justement le virage stratégique qu’est en train d’opérer M.Mestrallet. A quel rythme et avec quel retour sur investissement pour l’actionnaire? Albert Frère n’a visiblement plus la patience d’attendre la réponse.

Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour les investisseurs présents au capital de GDF Suez, qui vont désormais se regarder en chiens de faïence avec l’autre gros actionnaire du groupe, l’Etat. La puissance publique détient encore 36% du capital. Même si celle-ci est amenée à diminuer, si l’on en croit les dernières déclarations gouvernementales, il est peu probable que l’Etat réduise significativement son influence sur le groupe. Pas très glamour pour des investisseurs internationaux. Il n’est pas exclu que dans les mois qui viennent, M.Mestrallet reçoive d’autres soutiens du type de celui d’Albert Frère.

Crédit Photo: Mark Renders/Getty Images


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